Quelle est la genèse de la production ?
En 1993, La Fondation Royaumont de France m’a invitée à travailler cette partition avec la soprano Mishiko Hyrayama, interprète privilégiée de Giacinto Scelsi. Elle m’a accordé sa confiance en m’offrant la partition manuscrite complète de l’œuvre. Après ce travail et suite à ma rencontre avec Scelsi, j’ai enregistré certains extraits sur CD en 1993. Deux ans plus tard j’ai voulu en faire une conception scénique, qui est devenu le spectacle solo créé à Chants Libres en 1995.
Quelles particularités du point de vue musical ?
Les Chants du Capricorne sont d’une grande difficulté pour l’interprète. Aucun texte à l’appui pour aider la mémoire (que des phonèmes), écriture en quart de tons, virtuosité sonore, acrobatie vocale, aux trois quart a capella, etc. Cette œuvre souligne la grande liberté d’écriture de Giacinto Scelsi, liberté qui commande le respect et l’admiration du milieu musical international.
La performance exigeante des Chants du Capricorne a été un tournant pour moi, non seulement à cause du succès critique, mais aussi parce qu’il a renforcé, à grands traits, mon intérêt pour la conception et la mise en scène de création. En me servant de mon métier de scène, je devenais un outil d’expérience.