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Par ailleurs, le Prélude à l’opéra suscite l’intérêt des médias : lisez les échos dans La Presse et le tour d’horizon complet de La Scena Musicale.
Par ailleurs, le Prélude à l’opéra suscite l’intérêt des médias : lisez les échos dans La Presse et le tour d’horizon complet de La Scena Musicale.
Voir, Montréal, 1995
Dominique Olivier
La puissance et l’intelligence scénique de Pauline Vaillancourt, tout autant que son talent vocal, sont à l’origine de la réussite de cette production…
The Globe and Mail, Canada, 1995
Elissa Poole
Vaillancourt is a powerful stage presence, but she is above all, a wonderful singer. To say I would have been as captivated with her performance on an empty stage is not to minimize the impact of the theatre piece as a whole; rather it’s a tribute to her stunning interpretive skills.
Jeu, Montréal, 1995
Guylaine Massoutre
Des sonorités et du rythme inusités, surtout des vibratos et des glissandos particulièrement délicats, naît un état mental qui touche autant au plan intellectuel, psychique qu’émotif; de cet émoi composite sont issues les images qui ont construit ce spectacle musical, dirigé par Pauline Vaillancourt et avec le concours d’une équipe artistique de grande qualité. Cette musique semble appeler la transposition théâtrale, qui permet à un spectateur, néophyte en musique contemporaine, d’apprécier ce qu’un concert pourrait apporter à un amateur averti. Voici, me semble-t-il, une intelligente façon de rendre accessible un univers si subtil et si fort qu’il paraît, de prime abord, d’une absolue imperméabilité.
Voir, Montréal, 1995
Dominique Olivier
Les Chants du Capricorne est un spectacle à voir absolument, et surtout à ressentir. Qui a dit que l’art contemporain était trop intellectuel et difficile d’accès?
Le Devoir, Montréal, 1995
François Tousignant
Les magnifiques effets vidéos kaleïdoscopiques forment un peu l’harmonie de ce spectacle, jouent un peu le rôle de l’orchestre. Un écran donne les images, reprises, gigantesques, sur la toile de fond, les deux projections ayant le même foyer. On a le vertige tant par leur beauté plastique et leur réalisation, que par leur érotisme et le sens indicible qu’elles impriment en nous… On sort du spectacle enrichi, comme après un grand film de Bergman ou la lecture d’un roman de Tournier. C’est dire le haut niveau et la réussite de cette production de Chants Libres. Et, n’ayons peur des mots, le génie.
La Presse, Montréal, 1995
Claude Gingras
Pour le reste, c’est-à-dire l’essentiel, on reste bouche bée devant la virtuosité et le contrôle de l’interprète. Le seul fait de mémoriser ce texte était un tour de force.»
«Ce qui domine dans l’opéra de Bruce Mather, La princesse blanche, ce n’est pas la musique, le jeu des comédiens, le décor ou les éclairages, c’est l’ensemble de tous ces éléments formant l’atmosphère, le climat angoissant d’espérance vaine et d’attente de la mort présent dans le texte de Rilke…»
– Dominique Olivier, Voir (Canada), 10 février 1994
«Enfin un opéra digne de ce nom… une réussite magistrale !»
– Carol Bergeron, Le Devoir (Canada), 7 février 1994
«This was theatre that worked on all levels… the total engagement of all participants made this the very acme of musical theatre.»
– Alan Horgan, The Globe and Mail (Canada), 6 avril 1998
«Performed to Saturday’s performance, left a very strong impact… Performed to perfection… imaginative stage directing… infalible acting and magnificent stage presence.»
– Ilse Zadrozny, The Gazette (Canada), 6 avril 1998
Le Devoir, Montréal 1991
Ginette Bellavance
UNE GRAND PERFORMANCE
Une présence puissante, des coloris vocaux plus nombreux que les personnages, une musicalité incroyable dans les non moins incroyables changements de registres…c’est et ce sera une heure et vingt durant, un opéra sobre, solide, épuré, compris de l‘intérieur, arrivé à son point de maturation, d’une extraordinaire folie toujours en contrôle.
C’est un choix délibéré du metteur en scène Joseph St-Gelais, ce décor minimaliste en forme de cage… éclairages dosés mais saisissants…jeu scénique presque minimaliste…Alain Thibault se retrouve sans son appareillage électronique habituel…pas d’instrument, pas de trame sonore, pas de bruitage, juste une ligne vocale. … Et le « tour de magie » de Pauline Vaillancourt, une énergie qu’on appelle « le feu sacré » une grande performance… beaucoup de sensibilité.
LA PRESSE, Montréal 1991
Claude Gingras
LE PHÉNOMÈNE VAILLANCOURT
La virtuosité de la « performer », sa présence, son regard, les voix qu’elle emprunte… son rire, ses larmes… tout ce qu’elle « est » occupée le temps et l’espace… On regarde, on écoute. On suit jusqu’au bout, et sans ennui… et quand à la toute fin, le visage de la cantatrice mourante se défait sous les spots rouge vif, on a peine à retenir ses larmes.
VOIR, Montréal 1991
Dominique Olivier
TRÈS DE RÔLE
Pauline Vaillancourt est une de ces pionnières qui bouleversent notre conception de l’art lyrique… Son intensité, sa ferveur, pourrions-nous dire, la grâce de sa voix qui parait lui être totalement soumise, et sa déconcertante facilité l’ont peiut-être conduite… Elle crée… comme Arditti, une urgence, une nécessité d’aller plus avant, en offrant au monde de la création, son potentiel exceptionnel. […] Elle nous confirme sans cesse qu’elle est plus qu’une chanteuse, qu’elle est une véritable tragédienne lyrique du XXIesiècle.
Guide Mont-Royal, 1991
Gilles Deschatelets
LES BEAUX DÉLIRES
[…] Superbe diva… a une présence hypnotique et son jeu est souple et juste, admirablement nuancé. […] Le compositeur a réussi de façon admirable… il y a ici osmose. Cette interpénétration est encore intensifiée par l’interprétation de… À compter de maintenant on dira LA VAILLANCOURT.
El Diario, Caracas, 1992
EFRAIN CORONA
Al final no se supo si los Beduinos son culpables o no
Pauline Vaillancourt encarnó 29 personajes
Si ella, cantante lírica…con vestido de recital, a lo Anita Pantin, se desplazó por el escenario, todo para ella solita, mientras su voz experimentaba todas las inflexiones posibles de que es capaz ese instrumento musical, el más perfecto, el más hermoso.
Globe and Mail, Festival Con’temp’aria, Victoria 1995
Chris Dafoe
Vaillancourt’s physical presence and her explorations of the limits of the operatic voice are enough to hold your interest…
Globe and Mail, Toronto, 1995
Urjo Kareda
HIGH-FLYING SOLO
Vaillancourt does not disappoint.…she nevertheless transfixes us with the sheer power of our own conviction.Her red brushcut like a badge of defiance, her brignt eyes glittering, she shifts from character to character with poise, wit, definition and concentration….it’s a rare Toronto appearance by Quebec’s most extraordinary diva.
CRITIQUE CD
La Presse, 13 février 1993
Alain Brunet, Claude Gingras
Les bédouins: pour l’oreille
On n’a pas oublié l’étourdissante performance visuelle et vocale de Pauline Vaillancourt de l’opéra de chambre pour soprano solo qu’Alain Thibault a tiré de la pièce de René-Daniel Dubois intitulée Ne blâmez jamais les bédouins. Cette création, première production de la nouvelle compagnie Chants Libres, avait tenu l’affiche un mois à la Licorne à l’automne 1991. Pauline Vaillancourt y incarnait 29 personnages, seule en scène, chantant en parlant et parlant en chantant dans une langue inventée d’où émergeaient ici et là quelques mots et quelques phrases intelligibles, et ce sans accompagnement et sans interruption pendant 80 minutes. Elle vient de refaire son exploit, cette fois pour le disque. C’est-à-dire que Ne blâmez jamais les bédouins nous parvient maintenant sans le spectacle. À l’écoute, on revoit, bien sûr, ses gestes, expressions et déplacements, sous les éclairages. Mais cette référence n’est pas indispensable. La voix suffit. La voix, avec toutes ses inflexions et sauts de registre suggérant plusieurs personnages qui dialoguent. Je dirais même que le son ainsi isolé de l’image magnifie encore plus qu’à la scène la folle virtuosité du texte musical et de l’instrument qui le véhicule. Cette fois, le spectacle s’adresse à l’oreille. On n’a pas oublié l’étourdissante performance visuelle et vocale de Pauline Vaillancourt…
Le Musicien québécois, no 4:5, 1 février 1993
L’étiquette SONARt pour les musiques invisibles présente son deuxième disque:l’opéra de chambre pour soprano, Ne blâmez jamais les bédouins du compositeur Alain Thibault et du dramaturge René-Daniel Dubois interprété par le soprano Pauline Vaillancourt. En octobre 1992, Alain Thibault remportait le Prix de la meilleure réalisation sonore décerné par l’Association québécoise des critiques de théâtre (AQCT) pour cet opéra produit en septembre 1991 à la Licorne par la compagnie d’art lyrique Chants libres. En 1984, René-Daniel Dubois obtenait le Prix littéraire du Gouverneur général avec cette œuvre.
Voir, 28 janvier 1993
Dominique Olivier
En 1991, la compagnie lyrique de création Chants libres produisait, au Théâtre La Licorne, un opéra d’Alain Thibault sur un texte de René-Daniel Dubois, Ne blâmez jamais les bédouins. La seule et unique interprète en était le soprano Pauline Vaillancourt qui, comme toujours, montrait des dons de tragédienne et de chanteuse à la hauteur de la situation: être seule en scène pour incarner une flopée de personnages, en plus d’être a cappella pour toute la durée de l’œuvre. Elle nous avait éblouis, maintenant elle nous fascine par l’intensité qu’elle donne à l’enregistrement de cet opéra québécois contemporain. Si certains aspects de l’œuvre ne nous avaient pas plu lors de la présentation en salle, l’intérêt de Ne blâmez jamais les bédouins est indéniable pour ce qui est de l’aspect vocal. Sur disque, on peut l’écouter à loisir, revenir en arrière, réécouter des passages et jouir du talent de Pauline Vaillancourt. De plus, l’enregistrement est satisfaisant, le livret très bien réalisé, et la présentation graphique superbe. Sur disque, on peut […] jouir du talent de Pauline Vaillancourt.
The Globe and Mail, 18 janvier 1993
Robert Everett-Green
Montréal composer Alain Thibault’s first opera is a tour-de-force for solo soprano, based on the dream-like text of René-Daniel Dubois. Thibault makes the most of restricted means, and gives Dubois’s jagged, multi-character text (wich culminates in a meeting of Stalin and Santa Claus) a surprisingly lyrical form. It’s a welcome break from the slick electroacoustic music Thibault spent most of the eighties polishing and repolishing. Vaillancourt is superb, in a piece created especially for her talents and produced two year ago in Montréal by the small but important music theatre company, Chants libres. Vaillancourt is superb, in a piece created especially for her talents…
Journal d’Outremont, 1 janvier 1993
Daniel Hart
Le texte théâtral de René-Daniel Dubois, Ne blâmez jamais les bédouins, créé en 1984, repris en septembre 1991 sur la scène de La Licorne, en version chantée, est maintenant disponible sur disque compact. C’est pour le compte de Chants libres, la maison de création qu’elle a formée avec le metteur en scène Joseph St-Gelais et l’auteur Renald Tremblay, afin de combler un vide dans la création lyrique, que la soprano Pauline Vaillancourt avait décidé de chanter sur scène, a cappella, les 29 personnages du texte créés par Dubois. «Pour l’audace et l’originalité dont il a fait preuve en créant une œuvre musicale inoubliable et d’une grande puissance évocatrice, à partir de l’un des textes majeurs de la dramaturgie québécoise contemporaine», le compositeur Alain Thibault a remporté en octobre 1992, de la part de l’AQCT, le prix de la meilleure réalisation sonore pour la salon 1991-1992. Si les arts de la scène restent éphémères, DIFFUSION i MéDIA a vu à ce que l’œuvre de Dubois et de Thibault, chantée par Pauline Vaillancourt, connaisse une plus longue vie. Une initiative trop rarement prise. Très bien présenté, le disque est accompagné d’un livret qui nous permet de suivre les 40 tableaux dramatiques chantés par la voix puissante d’une chanteuse originale aux talents multiples… la voix puissante d’une chanteuse originale aux talents multiples.
Le Devoir, 31 décembre 1992
Carol Bergeron
La musique contemporaine à l’honneur
Mettre du théâtre musical sur disque n’est pas plus réducteur que de faire la même chose d’un opéra. Mais, dans le cas de Ne blâmez jamais les bédouins, l’entreprise pouvait paraître d’autant plus risquée que l’œuvre reposait sur la performance théâtrale exceptionnelle de son unique interprète, Pauline Vaillancourt. Au contraire, rendu invisible, le spectacle ne s’en porte que mieux, puisque le texte, la musique et l’interprétation atteignent un équilibre plus aisément reconnaissable; on constate alors que l’interprète tire son exploit (29 personnages) d’un livret délirant de René-Daniel Dubois et d’une musique monodique (sorte de grégorien réinventé) d’Alain Thibault qui s’accordent à merveille. […]
Nouvelles Centre-Sud, 26 décembre 1992
Daniel Hart
Nouvelle agréable dans le domaine de la musique et du théâtre: le texte de René-Daniel Dubois, Ne blâmez jamais les bédouins, tel que mis en musique par le compositeur Alain Thibault et en voix par la soprano Pauline Vaillancourt est maintenant disponible sur disque compact. Par la construction originale du texte en quarante courts tableaux et la voix pure et puissante de Pauline Vaillancourt qui interpréte, en plusieurs langues, changements de tons et d’accents, les 19 personnages, l’œuvre est surprenante et fort intéressante. En plus, fait inusité, on n’y entend aucun instrument de musique. Madame Vaillancourt y chante a cappella. À l’automne 1991, au restaurant-théâtre La Licorne, pour le compte de Chants libres, une entreprise dirigée par le metteur en scène Joseph Saint-Gelais, le compositeur Renald Tremblay et la chanteuse Pauline Vaillancourt, afin de combler un vide dans la création lyrique, Ne blâmez jamais les bédouins avait séduit public et critique. En octobre 1992, à la remise des prix de l’AQCT, Alain Thibault y recevait le Prix de la meilleure réalisation sonore…
Allegro, no 12, 1 mars 1995
Llenar un vacíio en la creatión operistica en Quebec: Esta fue la razón fundamental que llevó a la Soprano Pauline Vaillancourt, el Director Joseph Saint-Gelais, y ai autor Renald Tremblay a combinar su talento y fonmar la compañia de arte línco Canto Libre en 1989. Esta Compañia tiene objaivos lan amplios como interpretar obras operisticas contemporaneas, estructurar la organización de producciones y coproducciones a nivel internacional, organizar representaciones, coloquios, conferencias y exposiciones en conexión con las obras producidas por la compainia. La ópera que presentan en esta grabación, fue escata en 1991 por el compositor canadiense Alain Thibault, para una voz solista, sobre el texto homónimo del escator René Daniel Dubois. En la obra, el narrador. que ha estado esperando por largo tiempo a una persona que ha tallado a la cita, improvisa esta histona acerca de una soprano atada a los neles del fearocanil en el medio del desierto; un monstruo miope que la persigue, un romántico galan que quisiera salvarla pero está atrapado en la connisa de un acantilado, y trenes mditares que se persiguen uno a otro como parte de la Open — ción Goliath y Goliath.
Montreal Mirror, no 8:38, 4 mars 1993
Andrew Jones
A chamber opera for solo soprano with a cast that includes Santa Claus and Stalin, René-Daniel Dubois’ Ne blâmez jamais les bédouins is the first recorded effort of Chants Libres, a Québécois group dedicated to contemporary opera. Alain Thibault’s remarkable and schizophrenic musical score draws on both Burroughs’s cut-up method and Raymond Queneau’s mathematical wordplay, diftly juggling linear and vertical story lines that soprano Pauline Vaillancourt carves poetry from in her tour-de-force performance. Bracing and original … tour-de-force performance. Bracing and original.
La princesse, depuis qu’elle s’est mariée sans amour, onze ans plus tôt, est seule pour la première fois. Toute sa vie, elle a attendu ce moment: elle va enfin pouvoir recevoir celui qu’elle aime. Monna Lara, sa jeune soeur, reçoit la confidence de cette passion qui a grandi dans le secret d’un rêve.
Un messager confirme la venue de l’aimé qui attendra un signe de la main de la princesse pour accoster. Mais le messager apporte aussi la nouvelle que la peste sévit dans les environs et met la princesse en garde contre les hommes eux-mêmes infestés, qui viennent ramasser les cadavres. La princesse rassure sa jeune soeur apeurée: la mort n’est plus à craindre quand on est sur le point de connaître sa vraie vie.
Seule sur le rivage, la princesse entend le bruit des rames et s’apprête à appeler de sa main l’aimé qui approche. à ce moment, elle aperçoit quatre hommes encapuchonnés qui semblent attendre un signe de sa part. Elle n’ose plus faire un mouvement et en un instant, l’espoir se mue en condamnation: lorsque les hommes repartent, il est trop tard. L’aimé est parti, lui aussi, et ne viendra plus.
Voici Mathilde, Horace, Florence et Grégoire, quatre personnages qui fuient leur image en se mirant dans celle d’autrui. Quatre personnages qui chassent l’angoisse de vivre et la peur de l’inconnu en se réfugiant dans la parole. Ils appréhendent une menace, quelque tempête, une sorte de révolution intérieure. Pour la contrer, ils s’enivrent de mots, d’objets, de lieux, d’acteurs et de drames étrangers au leur qui se joue malgré eux, en eux, autour d’eux, à l’instant même, et qui connaîtra son dénouement avec la première neige et le vide qui la suit. Jusqu’à la dernière limite de leur souffle, l’ultime bouffée d’air, ils essaieront tour à tour de nier l’évidence et d’ignorer l’inéluctable. Mais à chacun de leurs silences, quand même, goutte à goutte, la mort s’infiltrera…
Au milieu du Grand Désert d’Australie, un monstre hideux mais myope, Flip, s’approche d’une jeune cantatrice italienne, Michaëla, attachée à une voie ferrée, au pied d’une haute falaise. Sur une corniche de ladite falaise, un jeune Teuton, Weulf, observe la scène, desespéré.
De chaque extrémité de la voie ferrée, nous parviennent les communications radio que s’échangent les équipes s’affairant autour de deux trains militaires, Père Noël et Staline, qui vont foncer l’un vers l’autre, dans le cadre de l’opération Goliath et Goliath. Père Noël devient fou et son escorte d’hélicoptères, Patrol South Belvedere, refusant de le stopper comme l’ordonne leur quartier général, Lutin Vert, qui a été informé de la présence de Flip et Michaëla sur la voie, décident de l’escorter en grande pompe vers la victoire.
Brûlés par le soleil hallucinant, Michaëla, Flip et Weulf se fondent en un seul personnage, La Bête, à laquelle se heurteront les trains et les hélicoptères.
Love Songs Opéra d’Ana Sokolović, œuvre en 16 mouvements, met en scène une femme qui chante l’Amour, qui chante les simples mots «je t’aime» en 100 langues. Une femme, une mère, une amoureuse, une veuve, une enfant qui évolue dans une grande mosaïque composée de toutes les couleurs du monde, de toutes les époques et de tous les états amoureux.
Création pour voix et saxophone, Love Songs Opéra offre une toute nouvelle version de l’œuvre originale de 2008; une grande aventure que Marie-Annick Béliveau a choisi de partager avec Jean Derome. Le saxophone se fait à la fois l’orchestre, le parfum de l’Orient, le joyeux compagnon, le complice, le commentateur, le bel ennemi, l’objet du désir.
Réunion de deux interprètes d’exception, deux artistes électrons libres, dans une mise en scène de Frédérick Gravel, chorégraphe, danseur, musicien qui a récemment enflammé la scène montréalaise avec son spectacle Some Hope for the Bastards.
Ouverture
Interlude — Doves I
Tableau 1 — amour pur — amour fol
Interlude — Doves II
Tableau 2 — amour tendre
Interlude — Doves III
Tableau 3 — amour enfantin
Interlude — Doves IV
Tableau 4 — amour mature
Interlude
How do I love Thee?
Tableau 5 — amour en deuil
Poème 65 — Catulle
Poème 101 AUX MANES DE SON FRÈRE — Catulle
Alfons van Worden, capitaine de la garde wallon du roi d’Espagne, traverse la Sierra Morena afin de se rendre à son régiment. Rencontrées dans une auberge déserte (ou en rêve?), il apprend qu’en tant que descendant de la famille Gomelez, il est destiné à d’importantes missions. Mais il doit affronter de nombreuses épreuves. Dans le château mystérieux d’un cabaliste, il écoute des histoires extraordinaires. Le cabaliste dispute son âme à un rationaliste et mathématicien, Velasquez, et van Worden est mêlé à une multitude de situations fantastiques et comiques où il rencontre d’incroyables personnages.
«Into Spain’s past via a new and entrancing opera… From the composer and librettist through the artistic and muscial directors, the production exude, purposefulness and sense of smooth collaboration… what makes this production an absolute pleasure: the fabulous inventive set and lighting design… crisply intelliogent staging… appropriately evocation of a classical past…»
Alan Conter, The Globe and Mail (Canada), 24 novembre 2001
«Un coup de théâtre à l’opéra… la magie opère à coup sûr et on ne s’y ennuie pas une minute durant leur trois quart que dure le spectacle… La mise en scène ultracréative et ludique de Wajdi Mouawad et les éclairages d’une vision kaléidoscopique d’Axel Morgenthaler… On nage en plein surréalisme et Manuscrit trouvé à Saragosse est tout sauf ce qu’on a déjà pu voir sur une scène d’opéra. Une fantasmagorie efficace et une distribution convaincante des deux côtés de la production font de cet opéra nouveau un show qu’il faut voir.»
Guy Marceau, La Presse (Canada), 23 novembre 2001
La petite Julie a été retrouvée après une disparition de trois semaines. Le psychologue l’interroge pour comprendre pourquoi elle s’est cachée avec son chien au pied du cadavre de sa grand-mère, dans la cave de celle-ci. Et, pourquoi, ne veut-elle rien dire? Sa grand-mère lui a légué, cette nuit-là, le rêve de Pacamambo.
La petite Julie a été retrouvée après une disparition de trois semaines. Le psychologue l’interroge pour comprendre pourquoi elle s’est cachée avec son chien au pied du cadavre de sa grand-mère, dans la cave de celle-ci. Et, pourquoi, ne veut-elle rien dire? Sa grand-mère lui a légué, cette nuit-là, le rêve de Pacamambo.
«L’histoire toute simple, belle, touchante, la musique subtile, épurée et très contemporaine, la mise en scène dynamique, ingénieuse et raffinée, la scénographie colorée et inventive, l’interprétation aussi vivante qu’impeccable des cinq chanteurs, la symbiose parfaite du duo de musiciens leur auront sûrement fait dire en chœur «Ah? C’est ça de l’opéra? Ben, on aime ça»…»
Dominique Lachance, Le Journal de Montréal (Canada), 4 décembre 2002
«… Les mélodies abstraites et très actuelles de Zack Settel sont mariées à des passages rap qui parlent aux jeunes dans un langage qu’ils connaissent pour mieux les amener ailleurs, vers l’inconnu…»
Ève Dumas, La Presse (Canada), 3 décembre 2002
«Cette nouvelle production de Chants Libres réussit, au niveau de la scénographie, un petit miracle… Les personnages collent à la peau des protagonistes… les enfants vont en adorer plus d’un. Pauline Vaillancourt voulait offrir de la poésie d’opéra au jeune public. Elle peut être fière, comme toute son équipe, du résultat.»
François Tousignant, Le Devoir (Canada), 2 décembre 2002
«L’archange is obviously a very hard and tense piece with powerful performance and visual elements. […] the most tangible proof of the effectiveness of a performance is the incredible silent silence that floats in the room between the judge’s last strike of the gavel, and the beginning of the applause.»
Patrick Mathieu, Theatre Forum (Canada), 1 mars 2006
«L’excès même de l’opéra. Cet ensemble opératique nous envoûte. Car l’effet de cette œuvre sur le spectateur est indéniable. […] une performance magistrale dont on ressent immanquablement toute la force. Le lieu et son exploitation par la scénographie y sont aussi pour beaucoup. La musique qui les soutient est en constante convulsion. Persistante, obsédante, elle est un véritable flux sonore. Elle sait rendre tout l’excessif de ce projet d’opéra, fondé sur un registre du débordement et du chaotique.»
Sylvie Campeau, Etc (Canada), 1 décembre 2005
«… les voix s’unissent en un trio presque digne de figurer aux côtés de celui du Chevalier à la rose de Strauss.»
François Tousignant, Le Devoir (Canada), 2 mai 2005
«Le texte est assorti de musique provenant d’un peu partout et d’une prodigieuse installation vidéo. […] le comédien joue avec vérité, les trois femmes sont fortes, vocalement et dramatiquement.»
Claude Gingras, La Presse (Canada), 30 avril 2005
«There is a transcendent promise of beauty from Chants Libres, our principal exponent of out-there opera.»
Arthur Kaptainis, The Gazette (Canada), 30 avril 2005
«La compagnie Chants Libres aligne depuis 1990 les créations les plus iconoclastes et renouvelle à chaque fois les conventions opératiques. Rien n’arrête le désir de Pauline Vaillancourt de faire sortir l’opéra de ses gonds.»
Réjean Beaucage, Voir (Canada), 28 avril 2005
Un juge décide de faire passer l’Archange du mal en jugement par contumace. Le juge aligne les chefs d’accusation. Le seul à vouloir et à pouvoir défendre l’Archange serait l’artiste, au nom des œuvres que le mal a pu inspirer. Mais la beauté peut-elle l’acquitter? À mesure que le procès avance et que les témoins à charge viennent déposer à la barre, le juge perd le contrôle du procès et se laisse gagner par la confusion grandissante. Le procès est suspendu et l’Archange échappe au jugement. La folie initiale du juge, cohérente parce qu’idéaliste, est devenue folie incohérente dans sa confrontation au mal.
«Étrange Alternate Visions […] mais plus dense que bien d’autres spectacles multi-médias.»
Odile Québec, Le Devoir (Canada), 5 mai 2007
«Vaillancourt is known for tackling works that are contemporary, not just in their musical language. She delights in commentary on current pop culture. The Usine C space for instance, is configured as a techno dance club, complete with bar, suspended TV monitors and some nifty robotic devices. She has also assembled an ideal team to make this vehicle sing […] the company assembled a solid roster of singers. What does follow, though, are some very beautifully sung duets and a really powerful ensemble leading to the show’s climax.»
Alan Conter, The Globe and Mail (Canada), 3 mai 2007
«… bluesy arias are delivered with warmth […] a mock-romantic duet for the supporting characters had an agreeable air of Broadway.»
Arthur Kaptainis, The Gazette (Canada), 3 mai 2007
Dans un lieu ou s’entremêlent les styles musicaux, les univers virtuels et réels, la robotique, les tissus intelligents… que deviennent les relations humaines, charnelles?
Internet constitue un lieu où tout individu peut raconter son histoire, diffuser ses idées, s’afficher, se réinventer. C’est un endroit où le journalisme, la réalité et la fiction cohabitent et où le concept de la vérité absolue ne peut exister. L’amour de la musique y occupe une place centrale.
William Benjamin a observé l’impact de la musique enregistrée sur la mémoire et la culture il y a de cela une cinquantaine d’années. Or, l’enregistrement et les techniques jadis réservées aux producteurs sont devenus les instruments de musique de notre temps. L’histoire de la musique enregistrée semble ancrée dans notre mémoire collective. À qui n’est-il pas arrivé d’entendre une chanson de nombreuses années après sa sortie originale et de se rappeler chaque changement, chaque parole? Mais si l’on est pour réécouter une telle chanson aujourd’hui, pourquoi ne pas lui donner un nouveau souffle en la remixant? Ce processus continuel de redécouverte, de recontextualisation, de renaissance, procure une joie immense. À l’âge de 21 ans, j’ai témoigné pour la première fois du pouvoir de la culture populaire lorsque je me suis enfin décidé à donner une chance aux Rolling Stones. J’ai donc acheté un ensemble de deux disques intitulé Hot Rocks. En l’écoutant, je chantais en même temps que toutes les pistes, avec une connaissance parfaite des paroles et de la musique.
La musique populaire est comme une «colle auditive»: elle se fixe dans notre oreille.
Ce soir vous vous trouvez dans un bar high-tech rempli d’images et de sons. Notre histoire débute avec un air de blues, d’abord chanté dans le contexte d’un karaoké, mais rapidement, les sons se superposent, se découpent, et notre identité sonore se dissout dans des vagues de musiques différentes, chacune offrant une identité ou un style selon lequel nous pourrions potentiellement vivre. Notre culture rejette-t-elle alors la monade de l’histoire unique et embrasse-t-elle cette complexité? Ou existe-t-il encore des questions fondamentales à examiner sur ce terrain de jeu nouveau, complexe et exigeant?
— John Oliver
Alternate Visions provient de mon désir d’explorer l’intimité et l’aliénation qui existent dans notre société moderne.
Les connexions que nous fournissent les technologies créent un sentiment d’intimité: nous pouvons communiquer avec des gens à travers la planète, exprimer nos pensées à chaque jour par le biais de blogues et de vidéos, étaler nos vies privées sur la place publique grâce aux émissions de téléréalité et être vus dans nos espaces 24 heures sur 24 grâce aux ordinateurs. Nous sommes devenus des voyeurs, des créatures stationnaires tapant nos émotions sur des claviers d’ordinateur, voyant la vie à travers les yeux froids des caméras digitales.
Bien que ces technologies semblent nous rapprocher de tout le monde, en réalité, nous sommes plus anonymes et plus seuls que jamais. Nos yeux sont devenus des écrans bleus, nos personnes clignotent dans des chambres assombries. La technologie a élargi notre interaction avec le monde extérieur, mais elle nous a aussi privés de l’interaction humaine à la maison. C’est de cette exploration de l’intimité simulée que sont nés les protagonistes d’Alternate Visions, Richard et Valérie, deux jeunes professionnels occupés qui se rencontrent sur Internet. Leur interaction à travers la technologie s’intensifie jusqu’à ce que l’un des deux suggère une rencontre en personne. Cette rencontre est bien sûr beaucoup plus difficile qu’elle ne le semble, car les deux amoureux n’ont jamais connu l’intimité réelle.
— Genni Gunn
«… certainement l’un des événements d’importance de la saison hommage à ce grand compositeur d’ici.»
E C, La Scena Musicale (Canada), 2 juillet 2010
«Pas une seule seconde je n’ai regardé sans écouter ou souhaité me détacher de cet univers féerique. À aucun moment je n’ai cru assister à la première imparfaite d’une œuvre en devenir.»
Lucie Renaud, Jeu #134 (Canada), 8 avril 2010
«L’eau qui danse, la pomme qui chante et l’oiseau qui dit la vérité, sur un livret de Pierre Morency, a été habillé avec un soin religieux: Le perfectionnisme instrumental (la marque de Lorraine Vaillancourt), le plateau vocal engagé et, surtout, l’inventivité visuelle (projections, éclairages, costumes) témoignent de l’immense respect porté au compositeur.»
Christophe Huss, Opéra Magazine #48 (France), 1 février 2010
«Le tout forme une acuité sonore impressionnante. L’on croit entendre le vent siffler, bruire les insectes, se déployer les mouvements de la terre, où même les fleurs odoriférantes retrouvent ce pouvoir rare de se faire entendre.»
Jacques Hétu, ResMusica (France), 22 novembre 2009
«Le spectacle comme tel est magnifique: effets scéniques de toutes sortes, projections suggérant divers lieux, éclairages ingénieux et parfois dirigés vers la salle, jeux d’ombres, costumes extravagants et luxueux.»
Claude Gingras, La Presse (Canada), 21 novembre 2009
«Au moment où tombe le rideau sur la scène du Monument-National, un grand nombre de spectateurs a la conviction d’avoir assisté à un évènement phare dans l’histoire de la musique contemporaine québécoise. (…) Le public applaudit à tout rompre, le spectacle est magnifique.»
Pat White, patwhite.com (Canada), 20 novembre 2009
«J’ai cédé en quelques secondes à peine au charme de cet immense ouvrage du duo Tremblay-Morency. La musique de Gilles Tremblay, chatoyante, ondoyante, percutante, s’y collait en aplats particulièrement réussis, qui soutenaient tantôt le côté féerique et mystérieux des quêtes de nos héros et, à d’autres, commentaient astucieusement les états d’esprit des personnages. Une distribution solide, habilement encadrée par Robert Bellefeuille, a défendu l’œuvre avec brio.»
Lucie Renaud, lucierenaud.blogspot (Canada), 20 novembre 2009
Yby, le narrateur, mi-oiseau, mi-abeille, toujours en dialogue avec le Tambour-Parleur, nous invite dans un monde féerique et nous relate cette histoire où la vérité triompha de la fourberie, où l’amour eut à traverser trois grandes épreuves en découvrant l’eau qui danse, la pomme qui chante, et l’oiseau qui dit la vérité, pour que deux êtres se reconnaissent eux-mêmes l’un à l’autre.
Dans la Ville Merveilleuse, entourés d’êtres menus de la nature, abeilles, mouches, guêpes, cigales, grillons, moucherons et bestiolinettes, la reine Blondine mit au monde deux fils et une fille qui portent au front l’étoile d’or et au cou une chaînette dorée, et la princesse Brunette accouche d’un garçon rayonnant de beauté. La Reine Mère Poulane prit ombrage de l’arrivée de ces magnifiques enfants qu’elle livre secrètement aux flots, avec l’aide de sa Dame d’honneur Feintise. Recueillis par Corsaire et Corsine, qui leur donnent le nom de Belle-Étoile, Beaujour, Petit-Soleil et Chérot, ceux-ci grandissent, aimés et protégés de l’ire de leur grand-mère.
Apprenant à 16 ans qu’ils pourraient être les enfants de grands seigneurs, ils décidèrent d’aller à la découverte de leur origine. Au terme de trois mois de navigation, accompagnés de Tourterelle et Sirène, ils abordèrent au port de la plus belle ville du monde et furent accueillis par le Roi. Poulane, furieuse, découvre la traîtrise de Feintise qui lui jure qu’elle trouvera le moyen de se débarrasser d’eux, et leur impose trois épreuves.
Au péril de sa vie, voyageant aux confins du monde, et grâce au précieux concours de Tourterelle, Chérot va trouver l’eau qui danse et la pomme qui chante, qui ont eu des effets instantanés et formidables sur la beauté et l’esprit de Belle-étoile. L’ultime test, la découverte de l’oiseau magnifique qui dit la vérité, dévoile à Belle-étoile et à Chérot qu’ils ne sont pas frère et sœur, permettant à l’amour qui les trouble de se vivre, aux mensonges de se dénouer et à la fête de se célébrer.
La découverte et la transformation sont au cœur du voyage. Voilà sans doute pourquoi Alexandra David-Néel (1868-1969) a tant voyagé. Après avoir été cantatrice à Tunis, et féministe avant l’heure, elle a embrassé le bouddhisme et quitté son foyer pour braver les interdits et se jouer des difficultés.
La scène se déroule dans les années vingt. Alexandra, alors dans la cinquantaine, a déjà sillonné toute l’Asie en sa qualité d’orientaliste et d’écrivain. Mais un joyau lui échappe toujours: Lhassa, capitale mythique d’un Tibet alors interdit aux occidentaux. Pour l’exploratrice française, à qui le courage et l’entêtement servent de carte de visite, pour la femme assoifée de liberté dont la devise est “Marche où ton cœur te mène et selon le regard de tes yeux”, pour l’érudite en quête de savoirs cachés, cette interdiction est insoutenable.
Elle tente à plusieurs reprises d’entrer au Tibet, mais rencontre échec après échec. Ce qui ne fait qu’attiser son désir et renforcer sa détermination: “On n’entre pas, vraiment? Eh bien, une femme passera!”
Commence alors un formidable voyage clandestin. Pendant plus de huit mois, partie de la Chine, Alexandra fait marche vers Lhassa déguisée en mendiante tibétaine. En compagnie d’Aphur Yongden, jeune tibétain qui deviendra son fils adoptif, elle risque le tout pour le tout dans les montagnes.
Si elle gagne son pari, elle sera la première femme occidentale à pénétrer dans la capitale interdite…
En une heure qui semble passer à la vitesse de l’éclair, on devient témoin mais aussi partie prenante — sherpa peut-être? — de cette histoire de dépassement, de volonté de découverte, de coup de foudre pour un pays, un peuple. Grâce à un traitement musical de Settel volontairement modal, très accessible, jouant essentiellement sur les couleurs et les atmosphères, la trame narrative se déploie dans un ailleurs, mais surtout vers l’intérieur, entre fragilité (troublantes mélopées a capella de Jessica Wise) et volonté (ancrage des cors tibétains, chœur d’hommes). Les percussions, prolongement du battement cardiaque, deviennent deuxième narrateur autant que les projections raffinées de Jean Décarie. (Ce «lever de soleil» en montagne, révélé à touches impressionnistes, restera dans ma mémoire.) Le contrepoint entre pulsation rythmique et arabesques lyriques permet d’esquisser un parallèle entre l’effervescence du monde extérieur et l’ancrage plus intemporel du monde intérieur.
Un voyage que j’aurais voulu voir se poursuivre, à travers d’autres fragments du journal de David-Néel […].
Par Lucie Renaud in lucierenaud.blogspot (Canada), 17 mai 2012
«Quel spectacle éblouissant! Pour une fois je me disais qu’il faudrait que je le réentende et le revois pour assimiler toutes les petites merveilles qui y ont été déposées. Pas une minute d’ennui!! Les interprètes, la mise en scène, les extraordinaires costumes et la Musique… tellement rassurant de réaliser que ça existe encore. Le legato et la couleur de la voix du chanteur principal (Grégoire) étaient exemplaires. Walter Boudreau dans la fosse a fait des merveilles, on aurait juré un gros orchestre tellement les amalgames de sonorités sont bien agencés. Et la mise en scène… les gens intelligents sont donc reposants…»
Georges Nicholson, 16 mai 2014
«François-Olivier Jean dans le triple rôle du narrateur, de Grégoire en prison et de Grégoire dans le monde des rêves, démontre une présence scénique certaine et sait moduler sa voix pour transmettre les différentes émotions, de la confusion à la révolte. Dion Mazerolle campe le personnage de La Folie avec une indéniable maîtrise et Marie-Annick Béliveau (qui incarne une multitude de personnages) fait encore une fois la preuve de sa profonde connaissance de l’idiome contemporain. Soulignons aussi la projection et le velouté du timbre du ténor Andrzej Stec et l’élégance du colorature de Rebecca Woodmass en Mathilde.»
Lucie Renaud, Jeu (Canada), 16 mai 2014
«Le projet est servi par une équipe soudée et équilibrée. (…) les prestations de François-Olivier Jean, dans le rôle-titre, et de Dion Mazerolle, dans le rôle de la Folie, étaient hautement impressionnantes.
Chants Libres a choisi un ouvrage substantiel et ambitieux et lui réserve une production soignée.
Le rêve de Grégoire est un projet exigeant, intelligent (…) Ce pilonnage révolté est soutenu — ironie des choses — par un orchestre traité avec une infinie subtilité, rigueur, originalité et inventivité.»
Christophe Huss, Le Devoir (Canada), 16 mai 2014
«Cette thématique est solidement appuyée par une musique très bien écrite, parsemée de moments sensibles, oniriques, grinçants, ludiques, angoissants, alouette!
Comme dans tout opéra, on retrouvait aussi des éléments de costumes, de décors, de chorégraphies, d’éclairages, de maquillages et autres éléments tape-à-l’œil, tous franchement réussis. C’est d’ailleurs cet aspect théâtral qui m’a gardé captivé tout au long du spectacle.
À mon sens, Le rêve de Grégoire, sans avoir la prétention de prouver quoi que ce soit, démontre que le compositeur a du talent, des idées à revendre, une écriture musicale aguerrie, et qu’il est capable d’un travail admirable.»
Pierre-Luc Sénécal, 16 mai 2014
“Ceux qui y étaient se souviendront de cette histoire aussi captivante que véridique, de ses musiques et chants envoûtants, de ses interprètes émouvants et de la magnifique scénographie de l’artiste montréalaise Dominique Blain.”
Nathalie Petrowski, La Presse (Canada), December 17, 2016
“Director Vaillancourt cleverly and very creatively makes impressive choices of silhouetting names of victims of the government’s excesses. This hits you like a rock and personally reminded me of my other experiences in spaces that recount history of genocide, incarceration and other acts of inhumanness…”
Sinj Karan, Montreal Rampage (Canada), May 23, 2016
“I wholeheartedly applaud Chants Libre for taking on this project (…) Holding a light, such as this compelling new work, to such darknesses of the worst of human behaviour will hopefully cause us all to keep human-rights abuses top of mind.”
Neil Weisensel, The Opera Composer (Canada), May 22, 2016
“J’ai été ravie par l’opéra The Trials of Patricia Isasa de la compagnie Chants Libres. Une distribution admirable. Des chanteurs convaincants. Des voix magnifiques. Brillante mise en scène de Pauline Vaillancourt. Un environnement visuel exceptionnel, Dominique Blain a fait un travail remarquable. Inoubliable! Un chef d’œuvre! À ne pas manquer.”
Francine Grimaldi, Radio-Canada — Première chaîne (Canada), May 21, 2016
“Chants libres frappe fort (…) on a indéniablement droit à un sans faute avec The Trials of Patricia Isasa, un récit fascinant (…) une distribution de haut niveau, quelques airs mémorables et une mise en scène qui fait corps avec le propos. On a envie de revoir cet opéra et de l’apprivoiser en détails.”
Lucie Renaud, lucierenaud.blogspot (Canada), May 20, 2016
“Timely, not timeless, The Trials of Patricia Isasa is a smart production, both in the manner it raises issues of personal and state responsibility for crimes against humanity and for the fitting way it recognizes the courage of a remarkable woman.”
Kiersten van Vliet, La Scena Musicale (Canada), May 20, 2016
L’opéra se déroule la nuit précédant l’exécution de Grégoire. Il ignore pourquoi il a été arrêté. Épuisé dans sa cellule, il s’endort et voit sa vie défiler devant lui dans ses rêves comme dans un miroir déformé: son enfance, son éducation, son travail, sa pensée critique refoulée. Pour ajouter à sa confusion, Grégoire est accompagné dans ses rêves par des guides venus de l’héritage humaniste: Pétrarque, Dante, Érasme, Rabelais, Camus… tous inquiets du destin qui les attend puisque Grégoire est bel et bien leur seul héritier vivant. Sa mort signifierait leur mort.
Se succédant dans une logique fellinienne, toutes ces scènes se transforment rapidement en cauchemars et Grégoire se réveille à plusieurs reprises dans sa cellule. À travers une petite porte de sa cellule, une jeune fille lui tient compagnie dans le couloir de la mort, incarnation de la Matilde de la Divine Comédie de Dante. Elle donnera à Grégoire la confiance nécessaire pour confronter son destin. Nous venons chercher Grégoire à l’aube pour la scène finale de son exécution par fusillade. Le général lui demande ses dernières paroles. Grégoire cite de La Rochefoucauld: «Qui vit sans folie n’est pas si sage qu’il croit.»
Feu!
Le rêve de Grégoire est terminé, La métamorphose peut commencer…
L’opéra est inspiré de l’histoire vécue par l’architecte argentine militante des droits humains Patricia Isasa. En 1976, étudiante âgée d’à peine 16 ans, elle est enlevée, emprisonnée et torturée par la junte militaire qui a dirigé l’Argentine de 1976 à 1983. Elle était alors l’un des 30 000 citoyens disparus en Argentine durant cette dictature, en raison d’activités telles que l’appartenance à un syndicat, le travail avec les pauvres, ou l’opposition aux politiques économiques. Peu d’entre eux ont survécus.
Patricia sera détenue pendant 2 ans sans être inculpée d’aucun crime. Après sa libération, elle éprouve un profond besoin de retrouver les personnes responsables de son enlèvement, des tortures subies et de sa détention dans une prison demeurée secrète. Elle cherche pendant 33 ans les preuves prouvant son incarcération et les abus de pouvoir des politiciens en place et elle réussit à identifier ses bourreaux et à les faire comparaître en justice. En 2009, six de ses tortionnaires sont condamnés de 19 à 23 ans de détention. Les coupables étaient en poste comme juge fédéral, chef de police et maire de sa ville natale.
Basé sur des entretiens personnels tenus avec Patricia Isasa en 2010, l’opéra soulève la question entourant l’amnistie accordée aux hauts placés des gouvernements, l’utilisation de la torture à des fins politiques, et la nécessité d’agir avec urgence.
texte à changer
The narrative structure of La porte is based on Kafka’s story Before the Law:
“For over 10 years, I was interested in narrative genres of music. Back in 1975, I set a short prose piece by Henri Michaux to music, but for a long time, I was unable to find material that allowed me to create a longer work. It was not until 1985, after a storytelling performance by Alexis Nouss, that I finally found my librettist and our collaboration materialized through a commission from Pauline Vaillancourt with the assistance of Canada Council for the Arts. The La Porte project could be described as a situation in which the traditional storyteller is set to music, not accompanied by music. But since the storyteller also plays the various characters, the result is genre that straddles narrative singing and opera.”
— José Evangelista — Composer (1987)
“On my “work table,” there is this beautiful tale by Alexis Nouss — based on Kafka — as well as this recording that Pauline Vaillancourt did for me, yesterday, to give me some inspiration … The music of José Evangelista tells me a thousand things as it lingers my ears! Hundreds of memories awaken! It imposes its rhythm, its breath, its relevance. So, like the sage in La porte who “goes from village to village dispensing his knowledge,” I imagine this situation: a woman is telling a story. She says a “guard is standing in front of the door” and a “man from the country” is trying to enter. Later (much later?), I say to myself that the stories are not just stories; that there will always be a guard in front of prohibited doors.”
— Joseph Saint-Gelais — Stage Director (1987)
“From my early years as a soloist, I had the opportunity to create many of José Evangelista’s vocal works. From En guise de fête and Arabesco to M. Plume and the monodrama La Porte, with which I had the privilege of travelling quite a bit in Europe, to his grand opera Le Manuscrit trouvé à Saragosse, which José Evangelista agreed to write in 2001 for Chants Libres, the lyrical creation company that I have headed for 27 years.
What a pleasure! What a treat to sing this music that envelopes and radiates the text, surrounded by lights and at the same time mystery, enhanced by curves and colours, thus arming the singer with a powerful weapon to touch the audience’s heart.”
— Pauline Vaillancourt — Artistic Director of Chants Libres and Stage Director (2018)
Arias-fr
Coming soon after performance.
Coming soon after performance.
Coming soon after performance.
A remplacer FR
Coming soon after performance.
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Coming soon after performance.
A remplacer
Coming soon after performance.
“The peasant’s failures to get through the door, the unspecific location of the failure and the unclear purpose of his pursuit, all of this opens up a space where any number of tedious, recurring, nearly universal modern human quests can be projected onto the stage’s nearly bare space. […] This is part of the confounding condition of social modernity, where we rely on our dealings with apparently human individuals acting as inhuman, mechanical representatives of the Protocols of Authority, individuals who turn out to be oh-so-human. And the confusions of this reality are just leaping off the stage in La Porte, with the help of the excellent performances and stage direction. […] This, for me, was incontrovertible personal proof that the opera had found a way to be useful, to sink in.”
Conor Coady, Montreal Rampage (Canada), June 19, 2018
“[…] la voix chemine en parallèle avec la percussion, qui elle-même vient relayer la narration et l’articule, la fait respirer par des ponctuations sonores. Ce travail est particulièrement limpide dans le conte final du Roi de Perse […]. C’est sur ce conte que l’excellente et très investie Ghislaine Deschambault éteint une à une les 25 bougies.”
Christophe Huss, Le Devoir (Canada), June 4, 2018
“La grande cohésion des interprètes honorait la musique d’Evangelista en faisant naître sur scène un univers éthéré […] la mise en scène dépouillée conçue par Joseph Saint-Gelais et Pauline Vaillancourt mettait en valeur le jeu de la chanteuse. […] la mezzo-soprano Ghislaine Deschambault est parvenue à captiver le public avec brio et à incarner tous les personnages, qui étaient presque aussi nombreux que les bougies qui habillaient la scène d’une lumière vacillante.”
Judy-Ann Desrosiers, L’Opéra (Canada), June 4, 2018
La trame narrative de La porte est inspirée du récit Devant la loi de Kafka:
“Depuis plus de dix ans, je m’intéresse aux genres narratifs en musique. Déjà en 1975, j’ai mis en musique un court texte en prose d’Henri Michaux, mais pendant longtemps je n’ai pas réussi à trouver un matériel qui me permette de faire une œuvre plus longue. Ce n’est qu’en 1985, après un récital de contes d’Alexis Nouss, que j’ai enfin trouvé mon librettiste et notre collaboration s’est matérialisée par une commande de Pauline Vaillancourtavec l’aide du Conseil des arts du Canada. Le projet de La porte pourrait être décrit comme une réalisation de la situation du conteur traditionnel mise en musique et non pas accompagnée de musique. Mais puisque le conteur (conteuse ici) joue également les différents personnages, le résultat est un genre à cheval entre la chanson narrative et l’opéra.»
— José Evangelista — compositeur (1987)
«Sur ma «table de travail», il y a ce beau conte d’Alexis Nouss — d’après Kafka —; aussi cet enregistrement que Pauline Vaillancourt me fit, hier, histoire de me donner des idées … La musique de José Evangelista collée à mes oreilles me raconte mille choses! Réveille cents souvenirs! Elle impose son rythme, sa respiration, sa pertinence.
Alors, comme le sage de La porte qui «allait de village en village dispenser son savoir», j’imagine cette situation: une femme raconte une histoire. Elle nous dit qu’un «gardien se tient devant la porte» et qu’un «homme de la campagne» essaie d’entrer.
Plus tard (beaucoup plus tard?), je me dis que les histoires ne sont pas que des histoires; qu’il y aura toujours un gardien devant des portes interdites.»
— Joseph Saint-Gelais — metteur en scène (1987)
«Dès mes premières années d’interprète soliste j’ai eu la chance de créer plusieurs œuvres vocales de José Evangelista. De En guise de fête et Arabesco, en passant par les M. Plume et le monodrame La porte, avec lequel j’ai eu le privilège de faire pas mal de chemin en Europe, jusqu’à son grand opéra Le Manuscrit trouvé à Saragosse, que José Evangelista a accepté d’écrire en 2001 pour Chants Libres, compagnie lyrique de création que je dirige depuis 27 ans.
Quel plaisir! Quelle fête que de chanter cette musique qui enrobe et irradie le texte, l’entoure de lumières et en même temps de mystère, l’enjolive de courbes et de couleurs, donnant ainsi au chanteur une arme redoutable pour atteindre son public au cœur.»
— Pauline Vaillancourt — Directrice artistique de Chants Libres et metteure en scène (2018)
La trame narrative de La porte est inspirée du récit Devant la loi de Kafka:
«Depuis plus de dix ans, je m’intéresse aux genres narratifs en musique. Déjà en 1975, j’ai mis en musique un court texte en prose d’Henri Michaux, mais pendant longtemps je n’ai pas réussi à trouver un matériel qui me permette de faire une œuvre plus longue. Ce n’est qu’en 1985, après un récital de contes d’Alexis Nouss, que j’ai enfin trouvé mon librettiste et notre collaboration s’est matérialisée par une commande de Pauline Vaillancourtavec l’aide du Conseil des arts du Canada. Le projet de La porte pourrait être décrit comme une réalisation de la situation du conteur traditionnel mise en musique et non pas accompagnée de musique. Mais puisque le conteur (conteuse ici) joue également les différents personnages, le résultat est un genre à cheval entre la chanson narrative et l’opéra.»
— José Evangelista — compositeur (1987)
«Sur ma «table de travail», il y a ce beau conte d’Alexis Nouss — d’après Kafka —; aussi cet enregistrement que Pauline Vaillancourt me fit, hier, histoire de me donner des idées … La musique de José Evangelista collée à mes oreilles me raconte mille choses! Réveille cents souvenirs! Elle impose son rythme, sa respiration, sa pertinence. Alors, comme le sage de La porte qui «allait de village en village dispenser son savoir», j’imagine cette situation: une femme raconte une histoire. Elle nous dit qu’un «gardien se tient devant la porte» et qu’un «homme de la campagne» essaie d’entrer. Plus tard (beaucoup plus tard?), je me dis que les histoires ne sont pas que des histoires; qu’il y aura toujours un gardien devant des portes interdites.»
— Joseph Saint-Gelais — metteur en scène (1987)
«Dès mes premières années d’interprète soliste j’ai eu la chance de créer plusieurs œuvres vocales de José Evangelista. De En guise de fête et Arabesco, en passant par les M. Plume et le monodrame La porte, avec lequel j’ai eu le privilège de faire pas mal de chemin en Europe, jusqu’à son grand opéra Le Manuscrit trouvé à Saragosse, que José Evangelista a accepté d’écrire en 2001 pour Chants Libres, compagnie lyrique de création que je dirige depuis 27 ans. Quel plaisir! Quelle fête que de chanter cette musique qui enrobe et irradie le texte, l’entoure de lumières et en même temps de mystère, l’enjolive de courbes et de couleurs, donnant ainsi au chanteur une arme redoutable pour atteindre son public au cœur.»
— Pauline Vaillancourt — Directrice artistique de Chants Libres et metteure en scène (2018)
«The peasant’s failures to get through the door, the unspecific location of the failure and the unclear purpose of his pursuit, all of this opens up a space where any number of tedious, recurring, nearly universal modern human quests can be projected onto the stage’s nearly bare space. […] This is part of the confounding condition of social modernity, where we rely on our dealings with apparently human individuals acting as inhuman, mechanical representatives of the Protocols of Authority, individuals who turn out to be oh-so-human. And the confusions of this reality are just leaping off the stage in La Porte, with the help of the excellent performances and stage direction. […] This, for me, was incontrovertible personal proof that the opera had found a way to be useful, to sink in.»
Conor Coady, Montreal Rampage (Canada), 19 juin 2018
«[…] la voix chemine en parallèle avec la percussion, qui elle-même vient relayer la narration et l’articule, la fait respirer par des ponctuations sonores. Ce travail est particulièrement limpide dans le conte final du Roi de Perse […]. C’est sur ce conte que l’excellente et très investie Ghislaine Deschambault éteint une à une les 25 bougies.»
Christophe Huss, Le Devoir (Canada), 4 juin 2018
«La grande cohésion des interprètes honorait la musique d’Evangelista en faisant naître sur scène un univers éthéré […] la mise en scène dépouillée conçue par Joseph Saint-Gelais et Pauline Vaillancourt mettait en valeur le jeu de la chanteuse. […] la mezzo-soprano Ghislaine Deschambault est parvenue à captiver le public avec brio et à incarner tous les personnages, qui étaient presque aussi nombreux que les bougies qui habillaient la scène d’une lumière vacillante.»
Judy-Ann Desrosiers, L’Opéra (Canada), 4 juin 2018