Comment avez-vous été amené à collaborer avec Chants Libres ?
Pauline Vaillancourt avait découvert mon travail lors d’une exposition avant de me proposer de concevoir les costumes et le décor pour cet opéra de Giacinto Scelsi.
Quel était votre modus operandi pour la conception de cet environnement ?
En plus du texte et de la partition, de nombreux échanges avec Pauline alimentaient ma réflexion. Je proposais des esquisses correspondant au projet, on échangeait nos idées tout au long du processus pour faire la transition entre l’installation et la performance.
Qu’est-ce qui vous a inspiré pour créer les costumes et le décor ?
La question du titre très importante : la figure mythique du capricorne. Cette animalité se traduisait notamment dans les formes avec les entonnoires, cornes, membranes, orifices… Mais aussi dans la matière avec l’utilisation de polymères ou d’autres plastiques spécifiques, ou encore l’incrustation d’éléments pour donner au décor la texture d’une peau. Les oreilles et tympans symbolisant quant à eux l’idée de la réceptivité.
Qu’est-ce qui vous a marqué avec cette création ?
La partition (atonale, en quart de ton), si complexe à interpréter et à mémoriser, au seuil de l’abstraction, était vraiment impressionnante. C’était des sons rafraîchissants par rapport au langage conventionnel, comme une langue inventée, un peu à l’image de celle de Claude Gauvreau. J’ai trouvé le résultat très beau, avec un aspect organique puissant, le tout laissait émerger une certaine radicalité.